Le mercredi des cendres 2024, pour le temps du carême vers Pâques, j’ai demandé comme grâce d’être plus proche de ceux qui souffrent, des nécessiteux : les malades, les sans-abris, les sans voix, les pauvres qui vivent la misère au quotidien, d’être plus conscientes de cette catégorie de personnes que Dieu a placées sur nos chemins.
C’est dans ce sens que nous avons décidé, en communauté Filles du Saint-Esprit de Maroua, au Cameroun, d’orienter nos privations vers les plus vulnérables selon l’invitation de la Règle de vie : « Dans la mesure où nous nous laissons conduire par l’Esprit de Jésus, nous entrons nous-mêmes dans la vie nouvelle reçue en Jésus-Christ, et nous devenons particulièrement sensibles à ceux qui souffrent, qui ne sont pas reconnus dans leur dignité, pas aimés, nous nous ouvrons davantage au souci de l’Eglise qui aime l’homme et partage ses préoccupations. » (R.V 1, 3)
A la fin du carême, les Sœurs Monique GABANA, Justine AMANI et moi-même, Marcelline ITETSHI, nous nous sommes rendues auprès d’un groupe de personnes déplacées internes installées à Mora, dans la région de l’Extrême-Nord -à environ 50 km de Maroua-. Ces personnes vulnérables, suite aux attaques de la secte Boko-Haram, ont trouvé refuge dans un poulailler mis à leur disposition par une âme de bonne volonté. Dans ces conditions, subvenir aux besoins vitaux primaires est comme une lutte perdue d’avance… Avec notre modeste effort de carême et l’aide de plusieurs autres personnes sensibles à cette situation, nous avons apporté la joie, l’espérance et la lumière du Ressuscité à ce groupe de 21 familles dont un nombre total de 164 personnes de déplacés de tous âges, majoritairement des enfants, des femmes et des personnes âgées. Le kit offert à chaque famille était constitué de : 10 kg de mil, 3 kg du sucre, 1 kg de sel, 2 morceaux de savon, 1 seau de 21 litres et 1 serviette de bain.
Ce fut un beau moment de visite de leur habitat, de partage et d’échange d’amour. Toutefois, le besoin reste énorme car, en permanence dans une si grande promiscuité et surtout en saison des pluies, ces gens vivent le calvaire ! Par ce petit geste, la délégation qui s’y est déployée appelle une fois de plus à la générosité de tous pour soutenir ces familles qui se trouvent dans les besoins extrêmes. Que le Seigneur ressuscité bénisse les gestes de charité des uns et des autres.
Marcelline ITETSHI MAWESE, FSE, Communauté de Galdima-Maroua. Cameroun. Publié le 22 avril 2024