L’agriculture de subsistance

La valeur de la terre nourricière ne peut jamais être sous-estimée ! Chaque être humain dépend du don de la terre pour sa survie.  Chacun de nos besoins fondamentaux trouve sa base dans la terre. L’agriculture est l’une des pratiques qui nous aident à reconnaître et à renforcer le lien qui nous unit à notre Créateur en sa providence quotidienne. En adoptant un système d’agriculture de subsistance, on ne se limite pas à subvenir aux besoins de son foyer, mais on peut tendre une main secourable à d’autres. Ce faisant, on est certain de promouvoir l’agenda majeur proposé par le pape François dans Laudato Si, à savoir :
– Réponse au cri de la terre
– Réponse au cri des pauvres
– Économie écologique
– Adoption de modes de vie durables
– Spiritualité écologique
– Implication et participation de la communauté

Le taux de pauvreté et d’inflation économique que connaît aujourd’hui le Nigeria invite chaque foyer à faire preuve de créativité, d’ingéniosité et d’intelligence dans ses activités quotidiennes afin de surmonter la gravité de cette épreuve.

Nous, les sœurs de la communauté d’Ogbomoso, au Nigéria, en un suivi de Laudato Si ‘, avons trouvé dans l’agriculture de subsistance un moyen durable d’augmenter notre production et de rester en bonne santé.

La consommation d’aliments naturels est idéale pour renforcer notre système immunitaire, reconstruire les cellules usées et nous maintenir naturellement en bonne santé. Nous cultivons et prenons bien soin de nos cultures vivrières telles que le manioc, les patates douces, les légumes et les fruits. Nous apprécions également les palmiers pour leur richesse en nutriments. Nous prenons soin de nos cultures en éliminant les plantes indésirables, en paillant et en humidifiant les cultures pendant la saison sèche. Outre les ignames, le manioc est une culture dont le taux de consommation est élevé au Nigeria : il peut être transformé en différentes formes d’aliments, comme la farine de manioc, le garri, le foo-foo, etc. pour être consommé avec une soupe riche en légumes, en poisson et autres ingrédients alimentaires.

Cette année, certaines régions du Nigeria, dont l’Ogbomoso, ont connu des précipitations tardives qui ont affecté la croissance de certaines cultures telles que le manioc, le maïs, etc.. Nos cultures fruitières se portent très bien. Nous aimons les manger directement à partir de leurs sources et les partager avec ceux qui nous entourent. Avec la rosée actuelle de l’harmattan (vent venant du Sahara, très chaud le jour et très froid la nuit), nous espérons obtenir un meilleur rendement des cultures vivrières et fruitières tels que les manguiers et les avocatiers qui fleurissent déjà abondamment.

Nous en sommes venues à apprécier grandement le don de la nature ! Les différentes étapes et saisons auxquelles nos cultures répondent pour croître et fructifier sont une autre occasion d’étudier concrètement leurs cycles de vie. Nous nous réjouissons chaque fois que nous récoltons l’une ou l’autre des cultures pour nos repas. Nous le faisons toujours avec un cœur reconnaissant envers Dieu pour sa providence. Nous continuerons à « toucher le sol » aussi longtemps que nous en aurons la possibilité.

Outre l’agriculture, nous prenons le temps de nous occuper de notre environnement en ramassant et en brûlant les feuilles sèches qui tombent des arbres fruitiers en cette saison de l’harmattan et qui peuvent parfois abriter des reptiles. Cela permet à notre environnement d’être plus beau, de respirer l’air frais et d’avoir des chemins bien dégagés pour se promener pendant la journée.

Nous exhortons tous ceux qui ont le privilège de « toucher la terre » d’adopter cette pratique afin d’expérimenter une nouvelle relation avec leur environnement, les gens, dans une sereine atmosphère. Cette forme d’agriculture de subsistance permet de réduire les coûts élevés des produits, d’avoir suffisamment de nourriture non seulement pour sa propre consommation, mais aussi et surtout pour le partage avec ceux qui n’en ont pas assez.

Sœur Patience Effiong FSE Communauté d’Ogbomoso Nigeria. Publié le 24 décembre 2024