Il y a une semaine j’assistais à Landerneau -France- aux obsèques de Jeanne, Sœur Jeanne, Sœur Jeanne le Roux.
Jeanne est partie rejoindre celui à qui elle a donné sa vie, paisiblement, mais trop vite, si vite que, comme ses ami(e)s et sa famille, je n’ai pas eu le temps de me préparer au manque que laisse en nous cette femme si solide sur qui on pouvait compter. Combien de fois suis-je encore sur le point de lui téléphoner ou de lui adresser un mail !
Nous avons dit Kenavo (au-revoir) à Jeanne le jour de la fête des anges Michel, Gabriel et Raphaël, trois jours avant la fête des saints Anges gardiens, tout un symbole pour moi puisqu’elle a été mon accompagnatrice pendant 23 ans. Durant tout ce temps elle a marché avec moi sur mon chemin spirituel, m’écoutant, m’éclairant, me secouant parfois de ma léthargie, me faisant prendre conscience de l’action de Dieu dans ma vie. Elle a été pour moi et pour toutes les personnes qu’elle accompagnait, un ange, un messager de Dieu. Dans la Bible, les anges disent la présence de Dieu dans nos vies, ils ont le goût et la couleur de Dieu, et sont de ceux qui nous font saisir qui Il est et ce qu’Il veut pour nous. Jeanne a été tout ça pour moi.
« Vous verrez le ciel ouvert » dit le texte d’évangile de ce jour en Jn 1, 51. Si ce ciel s’est ouvert pour Jeanne, je peux témoigner qu’elle m’a fait parfois entrevoir ce qu’il est, en retrouvant la paix et en m’aidant à me retrouver en vérité.
Ces dernières années nous échangions beaucoup en profondeur, et sans doute nous accompagnions-nous un peu mutuellement… ; sa dernière parole pour moi au téléphone quelque temps avant qu’elle s’éteigne, a été : « Maintenant ça va être à toi de m’accompagner ! » J’en ai été vraiment profondément touchée et, si je n’ai pas pu malheureusement la revoir une dernière fois à Plestin-les-Grèves comme nous le pensions, je garde ce message comme une parole de testament, et comme un signe, peut-être, pour accompagner à mon tour des personnes sur leur chemin, moi qui ai tellement reçu d’elle !
Jeanne, toi qui vivais d’Espérance, et qui savais tant la partager, toi qui te disais dans la main de Dieu au moment de ton « passage », te voilà désormais dans la gloire de Celui que tu as cherché toute ta vie puisque tu vois « des choses plus grandes encore » : une autre parole de l’évangile de ce jour adressée à Nathanaël en Jn 1, 50.
Tu ne peux pas abandonner celles et ceux qui t’ont été confiés ici-bas n’est-ce-pas ? C’est dans cette communion des saints qui nous unit encore plus qu’avant, que je te retrouve dans une action de grâce pour le beau cadeau qui m’a été fait de te rencontrer un jour sur mon chemin.
Kenavo Jeanne, a greiz kalon ! (Au-revoir Jeanne, du fond du coeur)
Marie-Anne Giron-le Bail. Vendredi 6 octobre 2023 – Publié le 7 octobre 2023