Dimanche, 22 septembre 2024, en l’église Saint Malo de Dinan – Côtes d’Armor, en France– s’est vécu un événement exceptionnel dans l’histoire d’une église locale : sous la présidence de Monseigneur Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, ouverture de la première session des enquêtes de canonisation des Epoux Charitables, Claude Toussaint MAROT et Marguerite PICQUET de LA MOTTE, comte et comtesse de La Garaye.
Une foule impressionnante s’est déplacée pour assister à l’événement dont une vingtaine de Filles du Saint-Esprit et quelques Associés. Démarche significative car notre histoire de congrégation croise celle des Epoux La Garaye. En 1729 , en effet, des Sœurs de Plérin arrivent à Taden, dans la maison du Petit Bon Espoir, donnée par le comte et la comtesse, pour faire l’école aux filles et prendre soin -chez elles ou à domicile – des malades de la paroisse et des environs. Le comte avait à cœur que les malades soient bien soignés aussi a-t-il pris en compte la formation des Sœurs, « les faisant venir alternativement tous les jours pour assister aux pansements des malades à son hôpital, leur fournissant les remèdes nécessaires et leur apprenant la façon de les préparer ». C’est dire la profonde gratitude que nous pouvons avoir pour ce couple, gratitude qu’il nous arrive régulièrement d’exprimer au cours de nos « pèlerinages aux Sources ».
Dès le début de la célébration, ce dimanche soir, l’Abbé Guillaume de Montgolfier, curé de Dinan, souhaite la bienvenue et présente à Monseigneur Moutel la demande d’ouvrir cette première session d’enquêtes qui est diocésaine. Sa réponse : « Je reçois avec grande joie votre demande… La présence de ce grand nombre de personnes traduit l’attachement du peuple de Dieu aux Epoux Charitables. » De fait, l’enquête diocésaine cherche à écouter le témoignage de la dévotion du peuple chrétien. Pourquoi voulons-nous faire reconnaître leur sainteté ? Comment leur exemple de vie est-il stimulant pour nous ? Pour mener à bien cette enquête, l’évêque donne mission à des personnes qui ont prêté serment sur la Bible devant l’assemblée.
C’est grâce à un groupe de personnes passionnées par la vie du couple La Garaye et à leurs démarches en lien avec le Frère Jean-Marie Gueullette, Dominicain, que cette première session a pu avoir lieu.
Le postulateur diocésain, l’Abbé de Montgolfier, nous retrace de manière simple et vivante l’itinéraire de Claude et Marguerite de La Garaye. Ce récit de la vie du couple suscite de l’admiration, interroge notre hiérarchie des valeurs, nous fait sentir la force de la grâce de Dieu à l’œuvre, et aussi le courage que demande une conversion. Claude Toussaint et Marguerite se sont laissés questionner par les évènements du quotidien. Leur amour de Dieu et leur amour mutuel étaient si forts que, en la profondeur de leur être, ils ont fait le même choix radical : celui de mettre au service des pauvres non seulement leurs richesses mais aussi toute leur personne. Une retraite, chacun de leur côté, va confirmer ce choix. Ils y resteront fidèles pendant plus de 45 ans !
Cette première étape du processus vers les béatifications de Claude et Marguerite s’est conclue par des paroles de remerciements adressées à tous les acteurs de cette célébration et à ceux et celles qui s’engagent dans la mise en œuvre de cette enquête diocésaine.
Ce temps de célébration se termine par la prière liturgique des Vêpres solennelles, avec une très belle participation de la foule. En commentant l’évangile de ce jour (25è dimanche du temps ordinaire), Monseigneur Moutel nous fait sentir combien la vie du couple La Garaye s’harmonise à l’enseignement de Jésus : que le bonheur de notre vie soit d’aimer et servir comme Jésus, Lui, le grand serviteur de tous les temps…
Beaucoup de participants se sont ensuite retrouvés autour du verre de l’amitié, heureux de prolonger ce moment exceptionnel, dans un climat de partage et de joie paisible.
Jeanne LANDURE, FSE. Publié le 26 septembre 2024,
avec l’appui de sœur Anne-Marie TROMEUR, du service des Archives de la Congrégation.
Photos : Jean-Louis KERVIZIC, Associé.